La ville de Sélibaby a été choisi pour accueillir, le 12 aoû 2024, la Journée Internationale de la Jeunesse, sous le lead du Ministère de la Jeunesse, en partenariat avec l’UNFPA sous le thème, cette année « Le progrès à portée de clic : la jeunesse et le secteur numérique au service du développement durable », cette importante journée a rassemblé un large éventail de participants issus de la société civile, notamment de jeunes membres d’ associations de jeunes,. Une occasion d’explorer ensemble, au cours des différents travaux, le rôle très important de la jeunesse dans l’exploitation du potentiel du numérique pour un avenir durable.
La célébration de cette journée avait comme objectif stratégique de sensibiliser les jeunes Mauritaniens aux opportunités et aux défis que présente le numérique. En parallèle, il s’agissait de promouvoir l’utilisation des technologies numériques dans des domaines clés tels que l’éducation, la santé, l’emploi et l’engagement civique.
Un programme riche et varié a été mis en place pour atteindre ces objectifs. La journée a débuté par une conférence-débat sur le thème « Le progrès à portée de clic : la jeunesse et le secteur numérique au service du développement durable ». Animée par deux experts locaux, M. Cheikhna Ould Mohamed Vall (en arabe) et M. Samba Fofana (en français). Cette session a permis de mettre en évidence l’importance croissante du numérique dans la vie des jeunes. Bien que la majorité des jeunes présents sont prédisposés et utilisent des services numériques, les discussions ont révélé que la plupart d’entre eux perçoivent le numérique principalement comme un moyen de divertissement. L’utilisation du numérique pour l’éducation ou la recherche d’emploi reste encore négligeable, soulignant ainsi la nécessité d’une meilleure orientation et de programmes de formation adaptés.
La conférence a été suivie d’ ateliers pratiques sur l’utilisation des plateformes digitales pour faciliter l’acces aux services de santé reproductive des jeunes.
En soirée, une causerie éducative a été organisée sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents, en collaboration avec la Délégation Régionale de la Jeunesse. Cette session a été une occasion précieuse d’aborder des questions en lien avec la santé reproductive et des recommandations pour l'éradication des pratiques néfastes telles que les mutilations génitales féminines (MGF), particulièrement répandues dans la région du Guidimakha. Les échanges ont permis aux jeunes de mieux comprendre leurs droits en matière de santé reproductive et l'importance de leur rôle actif dans la lutte contre ces pratiques.
Parmi les jeunes participants
Nazirou Cheikh Abdellahi, Président de l'Association Mauritanienne pour le Développement Public et activiste de la société civile, a partagé ses idées. Dans son témoignage, il a mis en lumière les besoins pressants des jeunes à Selibaby, en particulier en ce qui concerne le développement de connaissances sur les outils informatiques. « Les jeunes de la région du Guidimakha ont besoin d'un soutien accru pour renforcer leurs capacités dans le domaine du numérique, » a-t-il souligné. Monsieur Nazirou a également évoqué l'importance d'accompagner les jeunes dans l'acquisition de compétences en matière de santé sexuelle et reproductive. « La création d'un outil d'apprentissage en ligne, à travers lequel les jeunes pourraient s'informer sur ces questions, serait un atout considérable, » a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de faciliter l'accès à l'information et à l'éducation pour promouvoir la santé et le bien-être des jeunes de la région.
Témoignage de Data Mint Mouhamed Mahmoud
Data Mint Mouhamed Mahmoud, représentante de l'Organisation de Soutien de Famille, a également pris la parole pour partager son point de vue. Elle a souligné que la wilaya du Guidimakha se distingue des autres régions de la Mauritanie en raison de la marginalisation et du manque d'instruction qui touchent une grande partie de sa jeunesse. « Cette jeunesse a besoin d'un soutien très intense et élargi, » a-t-elle affirmé. Madame Data a également exprimé son souhait pour le gouvernement et toutes les parties prenantes de soutenir les initiatives des jeunes dans la région,. Selon elle, pour favoriser le développement, les efforts doivent commencer par la formation des jeunes dès leur plus jeune âge, car « ce sont les enfants d'aujourd'hui qui deviendront les leaders de demain. » Elle a aussi insisté sur l'importance fondamentale de la promotion de l’égalité de genre dans une région où beaucoup de jeunes ne sont pas suffisamment éduqués et considèrent encore la femme comme un individu uniquement destiné au mariage et à la maternité, ce qui entraîne de nombreux cas de grossesses et de mariages précoces de filles âgées seulement de 10 ou 12 ans.
Par ailleurs, la célébration de cette journée s'est terminée par des visites de terrain dans les locaux des ONG locales et des partenaires de l’UNFPA. Ces visites ont permis d’échanger sur les défis et les réussites de ces organisations, ouvrant ainsi la voie à descollaborations plus efficcaes.
L’objectif de cette visite était de s’inspirer de leurs initiatives, d’identifier les bonnes pratiques et de renforcer la collaboration pour mettre en place des programmes adaptés aux besoins des jeunes.
Les organisations rencontrées, telles que l’Association Espoir Sélibaby Main dans la Main et l’Organisation pour le Développement Général, ont partagé leurs expériences et les défis auxquels elles sont confrontées. Les discussions ont porté sur divers sujets, y compris l’éducation non formelle, l’insertion professionnelle, la promotion de la santé des jeunes, et l’éradication des pratiques néfastes.