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Médecins et sages-femmes de Nouakchott, mais aussi de l’intérieur du pays, Assaba et les deux Hodhs, ont suivi entre le 4 et le 8 juillet 2019, une formation de formateurs en Dispositif Minimum d’Urgence (DMU) en services de santé de la reproduction (SSR) en situation de crise, notamment cas des violences basées sur le genre (VBG), prévention contre les infections sexuellement transmissibles et le VIH/Sida, grossesses non désirées et espacements de naissance.Médecins et sages-femmes de Nouakchott, mais aussi de l’intérieur du pays, Assaba et les deux Hodhs, ont suivi entre le 4 et le 8 juillet 2019, une formation de formateurs en Dispositif Minimum d’Urgence (DMU) en services de santé de la reproduction (SSR) en situation de crise, notamment cas des violences basées sur le genre (VBG), prévention contre les infections sexuellement transmissibles et le VIH/Sida, grossesses non désirées et espacements de naissance.

Joanthan Ndzie en pleine séance d’explication (Crédit Aidara)

Comment mettre en place les mécanismes de coordination pour la préparation et la réponse en services de santé reproductive en situation de crise ? Comment développer une capacité d’adaptation et renforcer la capacité de prévention de la violence sexuelle et assister les survivants en situation de crise ? Comment développer la résilience et renforcer la capacité à réduire la transmission du VIH et répondre aux besoins d’Infection sexuellement transmissible (IST) en temps de crise ? Comment renforcer la capacité d’adaptation et renforcer les capacités en matière de prévention de la surmorbidité et de la surmortalité maternelle et néonatale ? Comment renforcer la capacité d’adaptation et renforcer les capacités en matière de prévention de la grossesse non désirée ?

Tels sont les cinq objectifs recherchés par le Dispositif Minimum d’Urgence (DMU), un dispositif que le ministère de la Santé, à travers le Programme National de la Santé de la Reproduction (PNSR) et l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), veut généraliser en Mauritanie, en procédant du 4 au 8 juillet 2019, à la formation d’une vingtaine de professionnels de la santé, médecins, gynécologues, urologues et sages-femmes, qui seront chargés à leur tour de former leurs collègues en services de santé reproductive en situation de crise.

Les bons gestes médicaux en situation d’urgence

Cette formation de cinq jours, dispensée par un consultant international, Dr.Jonathan Ndzi, a surtout été centré sur les mécanismes de coordination pour la mise en œuvre du DMU avec des Plans d’action sur les violences basées sur le genre (VBG), la réduction de la transmission VIH et IST en situation de crise, la surmorbidité et la surmortalité maternelle et néonatale.

Ouvrant les travaux de cette session de formation, le Coordinateur du PNSR, Dr. Sidi Mohamed Ould Abdel Aziz, a mis en exergue l’importance de cet atelier pour la Mauritanie, notamment avec les défis posés par l’afflux de réfugiés sur ses frontières avec le Mali et la gestion du camp de Mberra, sans compter les inondations, comme celles qui avaient frappé la ville de Tintane en 2012 ainsi que celles de 2018. D’où, selon lui, l’urgence de disposer d’un personnel de santé formé sur les situations de crise et capables d’apporter des réponses urgentes, surtout en matière de santé de la reproduction.

Auparavant, le Représentant Résident de l’UNFPA en Mauritanie, S.EM. Saidou Kaboré, avait souligné l’intérêt d’une telle rencontre, notamment en termes de partages d’expériences, de compétences et de renforcement des capacités, au profit des populations qui en auront besoin en situation d’urgence.

M.Seynath Aïdara, Représentant Assistant de l’UNFPA Mauritanie avait en début de séance brossé un aperçu général sur la situation humanitaire en Mauritanie, évoquant les chiffres de la situation nutritionnelle et alimentaire, notamment parmi les réfugiés du camp de Mberra, sans compter les 575.000 personnes en situation de crise alimentaire en 2019, dont 128.000 enfants, ainsi que les inondations de 2018.

Les participants ont par la suite suivi un aperçu sur la santé sexuelle et les réponses prévisibles en situation de crise (Initiative SPRINT).

Introduisant le sujet, Dr.Jonathan Ndzi devait définir la notion de catastrophe selon le Bureau des Nations Unies pour la Réduction des Risques de Catastrophes (UNISDR). Il a indiqué qu’il y a situation d’urgence humanitaire, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), lorsqu’il y a 1 Mort pour 10.000 habitants PAR JOUR.

Plan d’action et coordination ont été formulés par les participants pour chacun des modules présentés, violence sexuelle (généralités et concepts de base), VBG et réduction de la transmission du VIH et IST en situation de crise. Travaux de groupes, films et diapos ont servi de supports pour la consolidation des connaissances.

A la fin de la formation, les participants ont été informés du contenu des kits Inter Organisation et les kits de dignité, renfermant toute la logistique nécessaire pour des interventions SSR d’urgence, qui seront mis à la disposition des formations sanitaires qui en auront le plus besoin.

Témoignages des participants

Dr.Khattri Ould Isselmou, médecin-chef du Centre de santé de Kiffa : «cette formation est importante car elle répond à une situation objective en matière de santé de la reproduction, notamment les six axes essentiels dont l’application des normes en matière de santé de la reproduction, la réduction de la mortalité maternelle et infantile, les violences sexuelles er les violences basées sur le genre, l’espacement des naissances, la prévention contre le VIH et les ISTElle se justifie car elle touche des questions récurrentes auxquelles nous sommes tout le temps confrontés. Il s’agira maintenant pour nous à la fin de cette formation, de former à notre tour le personnel qui est à notre disposition dans tous les départements relevant de la région de l’Assaba pour qu’ils puissent savoir comment faire face à ces situations d’urgence».

Seydi Camara, Sage-femme, point focal SR Hôpital de Kiffa : «Cette formation est très importante pour nous qui sommes en Assaba, une région frontalière du Mali. Elle nous a permis surtout de savoir comment gérer les questions liées à la santé de la reproduction, pour faire face à des situations similaires à celles qu’a connues la Wilaya du Hodh Charghi avec l’affluence des réfugiés maliens et la constitution du Camp de Mberra».

Fatimata NDim, Sage-femme au Camp Mberra : «En tant que sage-femme recrutée par l’Association Mauritanienne pour la Promotion de la Famille (AMPF) pour sa maternité au Camp de Mberra des réfugiés maliens, je trouve que cette formation tombe à point nommé, car elle porte sur les Dispositifs minimum d’urgence (DMU) à prendre en matière de santé reproductive en situation d’urgence, notamment les priorités à prendre dans de tels cas qui sont totalement différents de ceux que nous avons l’habitude de prendre en période normale. Par exemple, on nous dit que dans une situation d’urgence, nous devons nous focaliser uniquement sur les accouchements, alors que dans les normes, nous devons procéder aux consultations prénatales, avant les accouchements, et les consultations postnatales»

Mimi Mint Moulaye Chrif, Sage-femme en service au PNSR : «En tant qu’agent du PNSR qui assure la coordination en matière de santé de la reproduction pour l’ensemble de la Mauritanie, il est important que nous soyons formés sur le DMU pour pouvoir superviser les formations que les formateurs seront appelés à dispenser au niveau de leur région. Nous serons appelés nous-mêmes à former les prestataires sur le DMU sur les techniques en situation d’urgence en matière de santé reproductive».