La Directrice Régionale de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest de l’Ouest et du Centre,
En visite de travail d’une semaine en Mauritanie
C’est devant Mme Argentina Matavel que quelques filles ont refait le parcours de leur histoire, avec un sens de maturité qui a forcé l’admiration et fait couler quelques larmes. C’est la même émotion qui a étrillé quelques membres du staff à l’entame de l’histoire d’une bénéficiaire, originaire du Hodh Gharbi, dont la charge locative et alimentaire à son profit et celui de ses enfants est assurée par l’ l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME. Il s’agit d’une femme, d’après la Présidente de l’Association, dont les six filles ont été victimes de leur propre géniteur..
A coté, des filles, elles ont en général entre 12 et 17 ans, assises dans des salles de classe où elles tentent, à l’aide des bénévoles de l’association, de reconstruire des vies brisées.
L’émotion se lisait sur le visage de Mme Argentina Matavel qui n’hésita pas à arracher un bébé tenu entre deux bras frêles d’une fillette à peine sortie de la puberté.
Auparavant, la délégation avait visité le centre de santé de l’Association Mauritanienne pour la Promotion de la Famille (AMPF) situé dans le quartier Dar Naim, un des département les plus défavorisés de Nouakchott, où elle offre des services au rabais de l’AMPF au profit des populations pauvres en SSR et PF.
L’AMPF fournit des services en santé sexuelle et reproductive (SSR) ainsi qu’en planification familiale (PF).
La délégation a été Accueillie à son arrivée à la clinique multifonctionnelle de l’AMPF à Dar-Naïm par la présidente de l’Association, l’ancienne ministre, Mme Marième Mint Ahmed Aïcha entourée de ses collaborateurs. Apres une visite guidée, le passage de la Directrice Régionale s’est achevée par une rencontre avec de jeunes activistes encadrés par l’AMPF dans le domaine de la sensibilisation sur la SSR et la PF au niveau communautaire.
Chami,
Mme Argentina Matavel mesure la forte pression des 40.000 orpailleurs de la ville sur les services de santé sexuelle reproductive
Créé en 2013, la cité dortoir de Chami, située à 250 kilomètres de Nouakchott sur la route de Nouadhibou, croule sous le poids des 40.000 orpailleurs et la forte pression exercée sur les services de santé sexuelle reproductive offerts par l’unique centre de santé de la ville. Le constat a été fait par la Directrice régionale et le staff du Bureau Pays, lors de la Journée spéciale pour la continuité des services de santé reproductive, organisée le jeudi 14 avril 2022 par l’Association Mauritanienne pour la Promotion de la Famille (AMPF).
Visite de courtoisie au Hakem
En visite chez le préfet (Hakem) de Chami, M. El Ghali Ould Ahmedou, la délégation conduite par Mme Argentina Matavel a écouté une courte présentation de la ville dortoir, lieu de concentration d’un peuplement anarchique venu des quatre coins de la Mauritanie et des pays voisins, attirés par le mirage de l’or. Plus de 40.000 orpailleurs et leurs 6.000 voitures Tout Terrain, 4.000 étrangers dont des Maliens, Sénégalais, Soudanais, Ghanéens, entre autres, y déposent leur valise la nuit tombée, masses sombres étalées dans les rues de la cité, après une journée de labeurs dans les zones d’exploitation situées aux alentours du département. La forte poussée démographique de ce département créé ex-nihilo il y a près de dix ans, exerce selon le préfet, une pression démesurée sur les ressources en eau et impacte négativement sur son environnement, sans compter les maux sociaux adjacents, drogue et prostitution, avec leurs lots de maladies et de mauvaises mœurs.
Un centre de santé sous équipée face aux besoins démesurés
Selon le médecin-chef de Chami, le centre de santé offre environ 50 consultations par jour, 80% des patients étant des orpailleurs, avec 14.000 consultations offertes en 2021. Le centre offre également, selon lui, un service de maternité, avec une salle d’accouchement composée de 4 lits et une salle d’hospitalisation d’une demi-douzaine de lits, sans compter un service de visite prénatal et postnatal, ainsi qu’une pharmacie.
La visite guidée dans le centre de santé de Chami s’est achevée par une remise de dons, médicaments et matériels médicaux, offerts par l’UNFPA sous la supervision de la Directrice Régionale, Mme Argentina Matavel.
SOS Pairs Educateurs pour la prévention contre le VIH/Sida
Tous les ingrédients sont réunis à Chami pour la prolifération de maladies sexuellement transmissibles comme le VIH/Sida, avec la présence de plus d’une centaine de travailleurs du sexe dans les deux genres. C’est le constat fait par Diop Amadou, un jeune bénévole de SOS Pairs Educateurs, une ONG qui a installé une antenne sentinelle à Chami, en partenariat avec le Secrétariat exécutif national de lutte contre le sida (SNLS), dont le dernier projet, de trois mois, vient de s’achever