Vous êtes ici

LA MAURITANIE S’INSPIRE DE L’EXPERIENCE DE LA COTE D’IVOIRE POUR FAIRE FACE AUX VBG

 

La prévalence des Violences Basées sur le Genre (VBG) reste élevée et se situe à environ 57,2% selon le rapport de l’enquête rapide réalisée par l’UNFPA en partenariat avec le Ministère des Affaires Sociales de l’Enfance et de la Famille (MASEF) en 2019 dans les localités de Kiffa, Bassiknou et dans la commune de Dar Naim. Face a cette situation marquée en outre par l’absence de services de prise en charge holistique pour les survivantes, le gouvernement mauritanien a décidé de mettre en place des Plateformes Multisectorielles de Lutte contre les VBG dans le cadre du huitième Programme de Coopération 2018-2022 entre la Mauritanie et l’UNFPA.

 

En vue d’assurer une opérationnalisation efficace de la stratégie de Plateforme Multisectorielle de Lutte contre les VBG, le MASEF a entrepris avec l’appui de l’UNFPA, d’aller s’inspirer des expériences réussies par des pays frères de la sous-région. Les analyses documentaires des bonnes pratiques de l’UNFPA dans la lutte contre les VBG ont largement conduit au choix de la Côte d’Ivoire.

 

En effet, la Côte d’Ivoire est un pays avec lequel la Mauritanie partage certaines réalités et similitudes socioculturelles. En plus, ce pays a connu des situations de conflits armés qui ont provoqué une recrudescence des violences liées au genre, avec une prédominance des violences sexuelles à l’égard des femmes et des enfants.  C’est ainsi que le Gouvernement ivoirien à travers le Ministère de la Femme, de la Famille, et de l’Enfant a élaboré une Stratégie Nationale de lutte contre les Violences Basées sur le Genre, en impliquant d’autres Ministères et tous les acteurs nationaux et internationaux. Les plateformes multisectorielles de lutte contre les VBG ont joué un rôle clef pour la coordination, la concertation entre différents acteurs et permis de créer ainsi une synergie d’action efficace.

 

 

La  visite effectué par la délégation pluridisciplinaire mauritanienne en Juillet 2019 a permis de mieux comprendre le processus, les réalisations, les difficultés rencontrés et les erreurs à éviter afin d’assurer une mise en œuvre efficace et rapide en Mauritanie.

 

Le premier enseignement tiré de cette visite est le raffermissement des liens de coopération et de collaboration entre les gouvernements ivoirien et mauritanien, à travers l’échange qui a eu lieu entre les départements représentés : Genre/Affaires sociales, santé sécurité, justice/droit de l’homme, société civile/élus locaux/religieux/leaders communautaires, bureaux/pays UNFPA…).

 

Elle a permis en outre de : (i) Renforcer les connaissances et enseignements sur la définition des concepts de VBG et de la nomenclature d’une plateforme multisectorielle de lutte contre les VBG; (ii) Connaitre les principales parties prenantes, les documents et les outils utilisés par les plateformes ; (iii) Comprendre le fonctionnement d’une plateforme de lutte contre les VBG.

 

Les bonnes leçons apprises peuvent être résumées comme suit :

  1. La formation de l’ensemble des acteurs favorise un bon engagement ;
  2. La bonne structuration des acteurs communautaires, les leaders religieux, élus locaux et leaders associatifs, véritables vecteurs de l’information, permet de renforcer l’engagement dans la lutte contre les VBG ;
  3. La multisectorialité et la multidimensionnalité des plateformes permettent d’optimiser les ressources humaines et financières et les résultats ;
  4. La prise en charge des cas de VBG dans les activités de routine des formations sanitaires permet de minimiser les risques de stigmatisation des survivantes et d’assurer la confidentialité ;
  5. La révision du code pénal en Cote d’Ivoire a permis de ne pas conditionner la plainte à l’obtention du certificat médical ;
  6. La révision du code pénal a permis aussi de définir tous les concepts en lien avec les VBG. Ainsi, les juges ont les instruments nécessaires pour statuer efficacement sur les infractions commises ;
  7. Les magistrats chargés de la mise en œuvre des lois sont formés et une cellule de suivi des procédures est mise en place avec des points focaux VBG nommés au niveau des cours d’appel, ce qui favorise la mise en application des lois ;
  8. L’existence des cliniques juridiques, des centres d’information juridiques, des bureaux locaux d’assistance judiciaire, de centre d’appels, permet de mettre la justice au service du citoyen ;
  9. L’existence d’une loi qui protège les témoins et les dénonciateurs des cas d’infraction, motive l’identification et l’instruction des cas de VBG ;
  10. Le « ONE Voice » entre les agences du système des nations unies permet d’optimiser les ressources et les résultats.