Sous le Lead du Ministère de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Famille (MASEF) , la cérémonie s’est déroulée en présence du préfet de la commune de Toujounine, des représentants des agences des Nations unies, des ONG partenaires du programme conjoint pour l’élimination des MGF (PC/MGF) et de nombreux élèves et parents d’élèves, du corps enseignant et d’encadrement de l’école.
L'événement a été marqué par des discours inspirants, mettant en lumière les conséquences néfastes des MGF et l'importance d’y mettre fin. Des spécialistes ont également été invités à intervenir pour fournir des informations précises sur les MGF devant un parterre d’invités, spécialement des parents d’élèves et membres actifs des réseaux de lutte contre les violences basées sur le genre.
M. Hademine Salek, Imam de la Mosquée Ibn Abass de Nouakchott a développé la position de la religion sur cette pratique. Il a rappelé le contexte socio-culturel du pays en mettant l’accent sur les traditions persistantes même si elles sont néfastes. Selon l’Imam le principal argument utilisé pour combattre les MGF est scientifique. Il a été prouvé par les médecins que les MGF sont nuisibles à la santé de l’enfant et peuvent être cause de décès. Sur cette base, rappelle-t-il, une Fatwa a été émise dans ce sens. Il donne l’exemple du jeûne qui, bien qu’il soit un pilier de l’Islam, n’est pas autorisé à une personne malade si cela affecte sa santé.
Quant à Mme Aziza, sage-femme et membre active de la société civile, elle expose les conséquences des MGF du point de vue de la santé. En définissant les MGF en langue locale et la pratique selon les différentes régions. Elle étaye ses propos par des chiffres à l’appui. A en croire la spécialiste, la pratique ne présente aucun avantage pour la santé des jeunes filles et des femmes. Selon elle, cette pratique « provoque de graves saignements et des infections, ainsi que des complications lors de l'accouchement et un risque accru de décès chez les nouveau-nés ».
L’encadrement de l’école ayant également joué un rôle actif dans la sensibilisation a exprimé son engagement à mettre fin aux MGF et lutter contre toute forme de violence à l’égard des filles. Une centaine d’élèves, vêtus à l’effigie marquant le slogan dédié à la journée, semble bien comprendre la leçon du jour. D’un signe de la main, on note une belle forme d’engagement.
En effet, les organisations dirigées par les femmes et les survivantes des MGF ont une meilleure compréhension des difficultés auxquelles sont confrontées les femmes et les filles surtout au niveau local et des sources essentielles pour une meilleure défense de leurs droits. Cela a été suffisamment développé dans le discours de Mme Oumou Kelthoum Hamdinou, conseillère technique chargée du genre au Ministère de l’action Sociale de l’Enfance et de la famille qui affirme que, « le leadership des femmes et des filles est fondamental pour accélérer nos progrès ainsi que pour contribuer à un développement économique et social équitable, afin de nous assurer qu’aucune femme ni aucune fille n’est laissée de côté.
De son côté, Mme Halima Bakari Marcos, s’exprimant au nom de l’UNICEF et de l’UNFPA a exprimé sa profonde appréciation de l’initiative de célébrer cette journée en collaboration entre le gouvernement, les agences du système des Nations Unies, les organisations non gouvernementales, les organisations de la société civile et les organisations de jeunesse, sous les auspices du ministère de l’action sociale et de l’enfance et la famille. Elle a appelé à l’accélération des efforts mondiaux pour éradiquer cette pratique, encore très ancrée.
En cette Journée Internationale de Tolérance Zéro envers les MGF, toutes les parties prenantes ont démontré leur engagement inébranlable à protéger les droits des filles et à promouvoir une société plus juste et égalitaire pour tous.
Les activités vont se poursuivre dans d’autres communes de Nouakchott mais également à l’intérieur du pays durant la quinzaine.