La Mauritanie est confrontée à des défis humanitaires récurrents, notamment en raison des déplacements de populations et des effets du changement climatique. Ces crises exacerbent les besoins en santé reproductive, en particulier pour les femmes enceintes et les nouveau-nés, qui sont parmi les plus vulnérables dans ces contextes. C’est pour répondre adéquatement à cette situation que l’UNFPA appuie le ministère de la santé afin de doter la Mauritanie de ressources humaines capables de déployer le Dispositif Minimum d’Urgence (DMU) en santé sexuelle et reproductive et d’appliquer les meilleures pratiques en Soins Obstétricaux et Néonataux d’Urgence (SONU) et Planification Familiale (PF) en situation de crise humanitaire.

Ainsi, l’atelier de formation organisé à cet effet a permis de renforcer les connaissances des sages-femmes humanitaires sur les mécanismes de coordination de Santé Sexuelle et Reproductive dans les situations d’urgence; la prévention des violences sexuelles et la réponse aux besoins des victimes, la prévention des surmorbidités et surmortalités maternelles, la prévention du VIH/SIDA et des autres IST, la prévention des grossesses non désirées, la planification de l’intégration des services complets de SSR dans les soins de santé primaires, les autres priorités du DMU en matière de SSR et les fournitures et logistiques des kits d’urgence en SR en situation de crise selon le niveau de la pyramide sanitaire et communautaire.

Cette initiative s’inscrit dans une stratégie nationale visant à améliorer la qualité des soins de santé reproductive en Mauritanie. Elle reflète également l’engagement conjoint du gouvernement et de l’UNFPA à renforcer les systèmes de santé pour les populations vulnérables, en particulier dans les régions touchées par des crises humanitaires.

Par ailleurs, lors de la cérémonie d’ouverture, le gouvernement, à travers le Représentant du Wali de Dakhlet Nouahibou, a salué le rôle crucial de l’UNFPA dans cette initiative.

Pour l’UNFPA cette formation « habilitera les sages-femmes à répondre efficacement aux besoins des femmes enceintes et des nouveau-nés dans des situations critiques grâce à des techniques d’intervention rapide et de premiers secours ».

Pour Zoubeida Mint Mbeirick, une sage-femme participante : “ Cette formation nous donne les outils pour sauver des vies et améliorer notre capacité à répondre aux urgences, même dans les contextes les plus difficiles. Grâce à cette formation sur le DMU j’ai appris différentes activités à mettre en œuvre dés le début d’une crise humanitaire. On nous a formées à devenir des sages femmes exceptionnelles, prêtes à sauver des vies sur le plan technique comme moral. Je remercie les partenaires pour cette formation

Quant à Fatimata Ba, se rappelant avec tristesse les moments de labeur passés au sein du camp de réfugiés de Mbera, à l’Est de la Mauritanie, zone frontalière accueillant plus de 100 000 refugiés maliens. Elle raconte : "J’ai eu l’opportunité de travailler dans un contexte humanitaire, il y a dix ans, à Mbera. Je connais bien la réalité du terrain, un environnement difficile où l’humanisme doit être au cœur de notre engagement.

C’était mon rêve de contribuer à cette mission. Chaque jour, nous parcourions près de 70 km de pistes ensablées, traversant dunes et obstacles pour rejoindre les populations vulnérables. Nous travaillions avec les moyens du bord, sous des tentes en bâche, dans des conditions extrêmes, avec des températures pouvant atteindre 55°C.

Cette formation sur le Dispositif Minimum d'Urgence est essentielle. Elle renforce nos compétences et nous prépare à mieux faire face avec professionnalisme, aux défis humanitaires, afin d’assurer des soins de qualité aux femmes et aux nouveau-nés, même dans les situations les plus précaires”