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Les jeunes pour parler aux jeunes

Le moment le plus chaleureux aura été la rencontre avec les jeunes de la ville lors du passage au siège de l’Association Mauritanienne pour la Promotion de la Famille (AMPF) qui abrite le centre d’écoute des jeunes et une clinique. Cette structure multifonctionnelle compte parmi les quatre permanents dans toute la Mauritanie et fournit un service intégré de santé sexuelle reproductive et de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) y compris la planification familiale, le conseil périnatal et post natal, et la vaccination des enfants, la pédiatrie les soins de l’avortement incomplet et d’aiguillage, la prévention contre le VIH/SIDA . Elle a été ouverte par l’AMPF en 1992.

L’équipe s’est entretenue avec les jeunes pour écouter de vive voix leurs préoccupations et partager leur expérience de relais mais aussi surtout d’exprimer leurs besoins spécifiques les plus urgents pour promouvoir leur bien-être.

Etant convaincu qu’il faut les jeunes pour parler aux jeunes, ce groupe d’une quarantaine de pensionnaires est conscient du rôle qu’ils sont appelés à jouer pour aider leurs pairs et propager les bonnes informations relatives à la santé sexuelle et reproductive.

Mohamed Lemine, ancien scoot et jeune membre : « Dans les séances, on traite de tous les besoins des jeunes et on parle à tous les jeunes quel que soit le sexe, l’âge ou la provenance des participants. Nous avons beaucoup d’idées et de projets mais les outils font défaut ». Adoubant son camarade, Mariem ajoute : « Nous faisons beaucoup d’activités, nous sommes même aujourd’hui à mesure de former d’autres jeunes mais il nous faut des équipements informatiques pour faciliter notre travail ».

Un travail qui consiste aussi à orienter les cibles vers la clinique. Au rez-de-chaussée se trouve la clinique de la première ONG spécialisée dans la planification familiale. La clinique qui compte 2 sages femmes, une pharmacienne et du personnel de soutien, satisfait mensuellement les besoins de 400 utilisatrices de PF dont 40 nouvelles. Sa particularité réside en ce qu’elle permet d’accueillir, à des couts réduits, les femmes, plus particulièrement celles vivant dans des situations précaires (Immigrées et patientes sans papiers).

Depuis 1990, l’AMPF mène des missions de sensibilisation, d’éduction, d’information sur l’importance de la PF. Elle s’est principalement attachée à sensibiliser à la fois la population générale et les responsables politiques et religieux du pays à l’avantage personnel et économique de la planification familiale et à promouvoir la fourniture de services appropriés de santé reproductive.

 

Le port Artisanal, poumon économique qui profite directement à 50 000 bénéficiaires

Le port est à l’évidence un lieu de rassemblement de population active avec des besoins particuliers. « On y trouve du tout » comme précise son Directeur Général, M. Taleb SID AHMED. « On doit réfléchir à comment améliorer leur qualité de vie », poursuit-il. C’est en ce sens que l’intervention de l’UNFPA et de son partenaire l’AMPF est vraiment attendu. La bonne initiative, selon Dr Nestor, est de nouer un partenariat pour faire de cet ilot un cas d’école ou les partenaires au développement pourront appuyer des interventions de qualité visant la parenté responsable, l’autonomisation de la femme et la lutte contre le chômage des jeunes, en vue de la mettre à l’échelle. Cela consiste aussi, comme constaté à l’issue des échanges, à mener le plaidoyer et à mobiliser des ressources pour mettre en place une ligne de crédit spécial et moins contraignante qui va bénéficier aux travailleuses les plus vulnérables dont les mareyeuses, organisées en coopérative. Sachant que le management du port à déjà mis en place, cette année, la promotion de poste pour les jeunes avec des contrats à CDD et des stages pour une soixantaine de jeunes. Une manière de stimuler le potentiel des jeunes pour le développement du port.

 

L’accès aux services de santé et de lutte contre les VBG, une priorité pour la Mairie

La visite de courtoisie chez le Maire de Nouadhibou a permis de renouveler le plaidoyer pour mieux faciliter l’accès de populations aux services de santé maternelle, de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles et la promotion de la jeunesse.

Ce qui a conduit à la visite du centre de santé géré par la Mairie. IL a la particularité d’offrir des soins de santé maternelle et néonataux de qualité avec le plus grand nombre d’accouchements de toute la Wilaya. Il abrite la première maternité de la wilaya et offre des services de santé sexuelle et reproductive avec 7 sages femmes, salariées directes de la Mairie et en moyenne 65 accouchements par mois. En plus de tous les services à prix réduits, le centre offre parfois des médicaments gratuits aux patients.

Ramata Diop : « c’est dans ce centre que j’ai accouché sans problème. Au cours de mes visites prénatales, Djeynaba (une sage-femme) m’a expliqué ce qu’était la planification familiale. Quelques mois après l’accouchement, je suis revenue, elle m’a présentée toutes les méthodes. J’étais tentée par les pilules parce que les seringues et autres me font peur. Mais comme j’oublie trop, j’ai commencé à prendre Sayana Press en auto-injection. Jusque-là tout va bien. J’arrive à faire mes tâches quotidiennes et prendre soin de mon enfant.

Malgré les efforts des prestataires, des cas de malnutritions aigues et sévères sont enregistrés dans la capitale économique.

Par ailleurs, il faudra rappeler que l’implication de la Mairie de la ville a été jugée déterminante dans la performance de la plateforme de lutte contre les VBG de  Nouadhibou malgré les difficultés auxquelles elle fait face..  La mairie est citée en exemple pour son engagement contre les VBG et pour son leadership au sein de la plateforme.

Partenariat avec le secteur privé pour renforcer la qualité des soins

La mission a également consisté à appréhender les forces et faiblesses des structures d’offre de santé et de lutte contre les VBG pour en tirer des recommandations.

C’est dans ce cadre que s’est inscrite la visite de la polyclinique de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) servant aux familles des travailleurs  dans la cité minière de Cansado qui offre tous les services (Maternité, médecine générale, évacuation…). L’accès aux services de santé offert par la polyclinique étant une des clauses du contrat des salariés, les délégués du personnel veillent régulièrement sur la qualité du service. La mission a suggéré la prise en compte des femmes en interrogeant la voix des bénéficiaires pour recevoir des feed-back réguliers sur les soins reçus en vue de les améliorer.  Un modèle d’organisation et des équipements adéquats qui démontre encore une fois le lien entre la qualité des ressources humaines et l’élimination des décès maternels évitables.

Des besoins en termes de formation étant identifiés, l’équipe de l’UNFPA a exprimé sa volonté d’appuyer la formation continue du personnel de la maternité en les intégrant au programme de mentorat clinique des sage-femmes, en assurant une formation des infirmiers le long des rails sur les urgences en matière de prise en charge des SONU et les premiers gestes qui sauvent des vies et aider à promouvoir la planification familiale auprès des femmes.