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Les activités commémoratives de la journée internationale « Tolérance Zéro contre les MGF (Mutilations génitales féminines) » ont démarré, le jeudi 06 février 2020 au Lycée Tarhil 2 de la Moughataa de Riyad, dans la Wilaya de Nouakchott-Sud, où résident des communautés encore très conservatrices et où le nombre de filles à risque de MGF est très élevé.

Placée sous le thème : « Libérer le pouvoir de la jeunesse : Une décennie d’accélération de la lutte pour l’éradication des mutilations génitales féminines d’ici 2030 », cette activité de sensibilisation et de mobilisation a enregistré une grande affluence d’écoliers, des filles en particulier. Elle a été notamment marquée par la mobilisation de tous les participants, autorités administratives, élus locaux, société civile, jeunes élèves et autres partenaires autour d’une grande fresque pour dire non à l’excision à travers l’empreinte de leur main trempée dans de la peinture.  

Dans son allocution d’ouverture, le Secrétaire Général du Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille, M. Mohamed Mahmoud Ould Sidi Yahya a indiqué que « la Mauritanie a franchi des étapes considérables dans la lutte contre les MGF à travers la réduction des indicateurs liés à cette pratique grâce aux politiques efficientes du gouvernement mené dans ce domaine ». Malgré ce progrès, les MGF chez les filles de la tranche d’âge de 0 à 14 ans s’élèvent à 53%. Ce qui fait dire au Secrétaire Général que la violence contre les femmes et les filles reste toujours un défi à relever. Ce qui explique, selon lui, que « la protection des franges les plus vulnérables et en particulier celle des femmes occupe une place de choix dans le programme social du Président de la République.

De son côté, M. Djibril Cissé, prononçant le discours conjoint des Nations Unies en Mauritanie a mis en exergue le rôle crucial des jeunes dans la lutte contre les MGF. Il a par ailleurs réitéré l’engagement des Nations Unies, particulièrement de l’UNFPA, de l’UNICEF et de l’OMS d’accompagner la Mauritanie dans la mise en œuvre de programmes qui permettront de mettre fin aux mutilations génitales féminines et aux autres pratiques néfastes qui violent les droits des enfants. Il souligne que la Mauritanie a pris part au Sommet de Nairobi, en novembre 2019 et six des dix engagements pris par les gouvernements des 170 Pays réunis lors de cette rencontre, portent sur la violence fondée sur le genre et les pratiques néfastes, notamment l’éradication des mutilations génitales féminines.

Le Maire de la Commune de Riyad a, à son tour, souligné que ce phénomène était une coutume ancrée dans les traditions des communautés, mais qui commence à régresser peu à peu avec la prise de conscience que l’islam la conteste, voire la combat avec force. C’est dans ce sens
que l’imam Hademine Ould Saleck, de la mosquée Ibn Abass, a clarifié la position de la Charia par rapport à ce phénomène, affirmant que l’islam interdit tout ce qui nuit à la santé de l’être humain.

Abondant dans le même sens la sage-femme Aziza Meslim, en guise de témoignage a expliqué, les conséquences que peut subir une femme victime de MGF, à l’accouchement.

Cette cérémonie a été également marquée par une grande participation des acteurs de la société civile, des femmes, des jeunes, des artistes de renom, notamment la jeune chanteuse Khoudia, socialement engagée et très adulée des jeunes et Ami Sow, artiste plasticienne qui a surexcité la foule en faisant répéter en chœur le fameux slogan « Non à l’excision » de la campagne masse media lancée à cet effet.

Cette campagne impliquant 10 femmes influentes ayant accepté de signer un manifeste pour s’engager et dire non à l’excision parmi de toucher la population de la Capitale Nouakchott avec l’affichage urbain et les jeunes de tout le pays à travers une diffusion intense des messages en images et en vidéos sur les réseaux sociaux .

Parallèlement à ces activités localisées principalement à Nouakchott, les partenaires du Projet Conjoint (PC/MGF) ont joué, de leur côté un rôle décisif pour contribuer à mettre fin à cette pratique néfaste dans les zones d’intervention du Projet. Des conférences, des rencontres de plaidoyer et des activités de sensibilisation de masse ont été réalisées en présence d’autorités locales.